Entretien avec Jean-Louis Morel

Entretien avec Jean-Louis Morel

Jean-Louis MOREL sensei, 8ème dan de Karaté Do (Shotokan), 7ème dan de Kobudo (Matayoshi), m'a accordé un entretien à l'issu du stage qu'il a donné à Saône ce 1er décembre.

Ce stage a été organisé en partenariat avec le Karaté Club Mamirolle Saône.

A quel âge avez-vous commencé le Karaté ?

17 ans

Vous avez accroché rapidement ?

Immédiatement ! Au bout de 2 ou 3 mois j'étais complètement passionné et je n'ai jamais arrêté.

Et le Kobudo ?

Un peu plus tard. Je pense que j'avais déjà une douzaine d'années de pratiques en Karaté. Lors d'un voyage à Okinawa - qui est le berceau du Karaté - j'ai découvert la pratique du Kobudo. Je me suis tout de suite rendu compte que c'était important pour nous, en tant que karatéka, de pratiquer les armes car cela permet d'avoir une extension du bras avec l'arme. Cela oblige à travailler beaucoup plus avec le corps, et moins avec les segments - hauts ou bas. La pratique des armes m'a beaucoup apporté en Karaté.

J'imagine que vous suivez un entraînement quotidien ?

Il a été important au départ en quantité ; il l'est beaucoup moins aujourd'hui en quantité mais beaucoup plus en qualité et en réflexion de pratique.

Combien d'heures par jour ?

Je donne des cours tous les jours, 2 cours minimum par jour. Et comme j'ai pour habitude, lors des cours, de pratiquer tout l'échauffement, de démontrer les techniques, et de travailler une partie du cours avec les élèves - pas tout puisqu'il faut que je sois là pour observer et apporter les modifications d'usage - donc j'ai ces entraînements au sein des cours.

Et en dehors de ça je pratique un peu le matin tout seul, et j'ai des pratiques de Kobudo avec un ami japonais qui vient spécifiquement pour faire ces cours.

Autant de Karaté que de Kobudo ?

Non, plus de Karaté que de Kobudo.

Mais il m'arrive, lors des cours de Karaté, de faire usage d'armes pour mieux démontrer la nécessité d'avoir un corps bien préparé. J'utilise les armes pour bien faire comprendre la manière de diriger les actions, etc. Dans ces moments-là je pratique le Kobudo.

Quel sensei avez-vous suivi / suivez-vous encore aujourd'hui ?

J'ai suivi principalement deux sensei : sensei Kase, à la montagne Sainte Geneviève, puis lors des stages. Et Jean-Pierre Lavorato également, pendant plusieurs années - pendant toute ma période de compétition - jusqu'à ce qu'il parte pour le sud en 1980. J'ai également beaucoup voyagé et participé à des stages dans le monde entier, avec des sensei japonais surtout.

Aujourd'hui, j'ai une certaine expérience de la pratique, une réflexion sur ma pratique, et je dois bien avouer que je me déplace beaucoup moins.

Un dernier mot pour les stagiaires qui sont venus aujourd'hui ?

L'objet de ma venue lorsque je viens en stage comme aujourd'hui, c'est de porter une réflexion sur la pratique. Je donne des éléments qui permettent de réfléchir sur comment bien pratiquer le Karaté.

Je ne viens pas pour montrer ce que je sais faire, ou pour enseigner les protocoles. J'explique la méthodologie. Lorsque l'on pratique une technique il y a des principes à bien respecter pour que le corps travaille correctement d'une part, puis pour optimiser les actions.

A chaque fois que je viens dans un club je passe beaucoup de temps à expliquer ces choses-là. C'est vrai que c'est pas toujours bien compris mais c'est normal ! Il faut du temps pour poser les choses ! Et comme cela fait 3 fois que je viens ici, je pose à chaque fois une petite pierre à l'édifice, et je construis comme cela mon approche pédagogique.