Entretien avec J.P. Lavorato suite au stage de rentrée

Entretien avec J.P. Lavorato suite au stage de rentrée

JP Lavorato - Portrait

9ème Dan de karaté, expert fédéral, élève direct de Sensei Kase, et Sensei de nos professeurs, Jean-Pierre Lavorato m'a accordé un entretien à l'issu du stage de rentrée qui vient de s'achever.

A quel âge avez-vous commencé le Karaté ?

18 ans

Avez-vous immédiatement commencé avec intensité ?

Non ! J'ai commencé comme tout le monde. Mais rapidement cela m'a plu, donc ensuite je me suis beaucoup entraîné, de plus en plus, jusqu'à maintenant.

J'imagine que vous suivez un entraînement quotidien ?

Régulier, oui.

Combien d'heures par jour ? À quoi ressemble un entraînement typique ?

A peu près 2 heures par jour. Un entraînement typique ... c'est très varié, il n'y a pas d'entraînement typique ! Il y a des entraînements ponctuels où je vais travailler par exemple un peu plus le bas, avec des déplacements, des désaxes. Le lendemain je vais travailler un peu plus les esquives, les jambes, tout en travaillant les autres choses malgré tout.

Je choisis un thème au départ, que je travaille bien, mais ensuite je pars dans d'autres directions, je varie mon entraînement régulièrement.

Sensei Kase nous a quitté il y a 14 ans

Oui, tout à fait, en 2004, le 24 novembre

Est-ce que vous suivez les conseils ou les enseignements d'autres sensei ?

Non. Uniquement maître Kase. Je suis quelqu'un de fidèle dans mon approche. Lorsque j'ai découvert maître Kase, ce n'est pas lui qui m'a choisi, c'est moi. Je me suis dit "c'est mon sensei, c'est le sensei que je veux suivre". Ce qu'il proposait était tellement intéressant, tellement passionnant, que je me suis rapproché de lui.

Auriez-vous aimé que je vous pose une question en particulier que je ne vous ai pas posé ?

Sensei Kase et Jean-Pierre Lavorato

Quels étaient mes rapports avec sensei Kase.

Nous étions très proches. Au niveau du karaté, mais au niveau relationnel aussi. Lorsque je l'ai accueilli en 1967 à Paris, j'étais son premier élève en France. Pas le meilleur, le premier. Pendant 40 ans je l'ai suivi, et j'ai eu la chance d'être accueilli chez lui, boire le thé avec lui régulièrement. Et dans ces moments-là les cours continuaient. Pas dans le dojo, mais des conseils concernant tout un tas de chose, des techniques, des déplacements, j'étais vraiment gâté.

J'ai vécu auprès de mon sensei beaucoup d'années fabuleuses. Hélas il nous a quitté à 75 ans, ce n'est pas très vieux, et pour nous ce fut une grosse perte. Il aurait pu nous apporter encore plus, pour que l'on aille encore plus loin. À nous maintenant, par nous même, de décoder ce qu'il a voulu nous faire passer comme message, et de ne rien lâcher.

Un dernier mot pour les stagiaires qui sont venus cette semaine ?

Comme à chaque fois, il y a une très bonne ambiance, développée initialement par Fabrice Boichot, qui est le pilier central de toute l'équipe. Puis il y a les professeurs comme Denis, Arnaud, et d'autres. Puis bien sûr il y a vous, les pratiquants, qui faites confiance à vos professeurs !

Quand je viens en stage, vous venez. Vous venez car vos profs vous disent de venir vous entraîner avec moi, et je vous en remercie !

Et il y a toujours une bonne ambiance. La preuve aujourd'hui, avec un repas improvisé, c'est convivial. Les gens sont sérieux, pratiquent sérieusement, donc bonne continuation à vous ! Vous êtes sur la bonne route, et vous avez de bons profs.